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Chaque seconde, près de 450 kg de plastique sont déversés dans les océans et plus de 150 millions de tonnes de déchets flottent dans l’eau. Ce chiffre pourrait doubler d’ici à 2050. Et si on les remplaçait par… les algues ? C’est l’idée de Rémy Lucas, un ingénieur dans la plasturgie issue d’une famille de goémoniers, le nom que l’on donne aux récoltes heures d’algues. L’histoire remonte au début des années 2000 où il met au point une technique révolutionnaire afin de fabriquer du plastique biodégradable sans pétrole à partir d’algues brunes.
Des gobelets et des pots de fleurs en algues
En 2010 il crée la société Algopack en Bretagne, basée à Saint-Malo, afin de commercialiser le processus et de tester son idée auprès des industriels. Et c’est un succès ! Ce plastique à base d’algues reçoit de très bons retours et de nombreux industriels et designers lui font à leur confiance. Cette solution vertueuse pour l’environnement séduit tout le monde et notamment grâce à ces petits pots pour semi qui, une fois enterre, se décompose tout en nourrissant la plante.
Petit à petit, l’entreprise se développe et les produits mis au point devient de plus en plus nombreux. Ainsi il a pu proposer des gobelets, des montures de lunettes, des jouets de plage ou des lampes réalisées grâce à son plastique biodégradable sans pétrole.
Deux gammes de produits
en 2015 l’atelier Algopack est racheté par la multinationale française Lyreco, le numéro un européen des fournitures de bureau. Une opération qui va permettre de favoriser le développement de l’entreprise notamment pour produire des classeurs ou des pochettes 100 % algues. Algues Pâques à, en effet, développer 2 gammes différentes de produits à partir des algues récupérées sur les côtes bretonnes ou importer des Caraïbes. La première, appelée Algoblend, est un mélange de plastique « normal » et d’algues. La seconde, nommée Algopack, est quant à elle d’origine 100 % végétale. Sa composition exacte est de 98,5 % d’algues et le 1 ½ % restants est constitué d’une poudre c’est à partir d’autres végétaux.
Les algues n’empiètent pas sur le foncier agricole pour pousser, utilise ni pesticides et insecticides et ne consomme pas d’eau. En plus, elle capte 961 kg de CO2 à la tonne. Tous ces arguments en font un produit écologique parfaite est une solution de fabrication de la matière plastique idéal pour l’avenir même si le procédé n’est pas encore tout à fait rentable. Depuis la COP 21, les multinationales et les grands groupes en cosmétiques agroalimentaires ou automobiles ont déjà pris contact avec la société bretonne.