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Le sommeil est un élément crucial de notre existence, permettant à notre corps et notre esprit de se réparer et de se ressourcer. La qualité de notre sommeil influence directement notre humeur, notre santé et notre bien-être général. Mais saviez-vous que nous ne sommes pas complètement coupés de notre environnement lorsque nous dormons ?
En effet, il a été démontré que même pendant notre sommeil, nous sommes capables d’entendre et de comprendre des mots prononcés autour de nous. Cela amène les chercheurs à remettre en question la définition même du sommeil et les critères cliniques qui distinguent ses différentes phases.
La frontière poreuse entre l’éveil et le sommeil
Une étude menée par l’Inserm, le CNRS, Sorbonne Université et l’AP-HP met en lumière cette capacité étonnante du cerveau à percevoir des informations verbales et y répondre par des contractions des muscles faciaux pendant le sommeil. Ces « fenêtres de connexion » s’ouvrent de manière intermittente durant presque toutes les étapes du sommeil, créant ainsi une interaction entre notre conscience endormie et le monde extérieur.
- Veille et sommeil : Il s’avère que ces deux états ne sont pas stables, mais plutôt une mosaïque de moments conscients et inconscients alternés.
- Troubles du sommeil : Un sommeil perturbé peut engendrer des troubles du sommeil tels que le somnambulisme, les hallucinations liées à la paralysie du sommeil ou encore donner l’impression de ne pas avoir dormi de la nuit.
Afin de mieux distinguer les phases d’éveil et de sommeil, il est essentiel de mettre au point des mesures physiologiques plus précises qui soient en adéquation avec l’expérience et la capacité de réactivité du dormeur face au monde extérieur. Cela pourrait également permettre de développer des protocoles de communication standardisés avec les individus endormis pour mieux comprendre comment leur activité mentale évolue pendant le sommeil.
Des communications bidirectionnelles possibles pendant le sommeil
Dans une étude précédente, les chercheurs avaient déjà démontré qu’une communication bidirectionnelle entre l’expérimentateur et le rêveur est possible lors de rêves lucides, qui se produisent durant la phase de sommeil paradoxal. L’objectif était donc de vérifier si ces résultats pouvaient être généralisés à d’autres étapes du sommeil et chez des personnes n’ayant pas de rêves lucides.
Les observations ont montré que la plupart des participants, qu’ils soient narcoleptiques ou non, étaient capables de répondre correctement à des stimuli verbaux tout en restant endormis, confirmant que ces fenêtres de connexion sont plus fréquentes durant les épisodes de rêves lucides mais également présentes dans toutes les phases du sommeil et chez différentes populations.
Prédire l’ouverture de ces fenêtres de connexion
En croisant les données physiologiques, comportementales et les rapports subjectifs des participants, les chercheurs ont également montré qu’il est possible de prédire l’ouverture de ces fenêtres de connexion avec l’environnement. Cela pourrait permettre d’améliorer la qualité du sommeil, le traitement de certains troubles du sommeil ou faciliter l’apprentissage à travers une communication adaptée pendant ces moments propices.
Vers une nouvelle définition du sommeil ?
Finalement, ces découvertes pourraient contribuer à revoir notre compréhension du sommeil, un état qui s’avère finalement très actif et peut-être plus conscient que nous ne l’imaginions, permettant une ouverture au monde extérieur et aux interactions. Les prochaines recherches pourront ainsi se concentrer sur les opportunités et les potentiels bénéfices offerts par cette porosité entre veille et sommeil pour améliorer notre santé et notre bien-être général.