Voir le sommaire Ne plus voir le sommaire
Mardi dernier, les ministres de l’Energie des vingt-sept Etats membres de l’Union européenne se sont réunis lors d’une réunion cruciale visant à définir le fonctionnement futur du marché de l’électricité au sein de l’Union. Selon le Ministère français de la Transition énergétique, le texte publié par le Conseil permettrait à la France de bénéficier d’un prix de l’électricité reflétant le coût de production de son mix énergétique.
En effet, grâce à ses 56 réacteurs nucléaires fournissant près de 70% de la consommation nationale d’électricité, la France jouit d’un prix de l’électricité relativement faible. Toutefois, jusqu’à présent, les prix de gros de l’électricité n’étaient pas directement liés aux coûts moyens de production mais plutôt à ceux de la dernière centrale sollicitée pour produire de l’électricité.
Les impacts attendus sur le prix de l’électricité pour les consommateurs
Avec l’entrée en vigueur de la nouvelle régulation, qui pourrait prendre encore quelques mois, les prix de l’électricité pour les consommateurs devraient désormais refléter les coûts de production de leur énergie. Pour garantir cette corrélation entre les faibles coûts de production en France et le montant de la facture d’électricité, plusieurs mécanismes peuvent être mis en place :
- Le bouclier tarifaire
- Le mécanisme d’amortissement
- Les chèques énergie
- La capture de la rente inframarginale
Il s’agira là d’un choix politique qui devra être pris par le ministère de la Transition énergétique.
Un prix du MWh en France fixé à 60 € ?
La CRE (Commission de Régulation de l’Energie) a déjà proposé un coût de production pour l’électricité nucléaire à 60 euros par MWh. De son côté, RTE (Réseau de Transport d’Électricité), l’opérateur du réseau de transport d’électricité, estime dans son dernier rapport que le MWh pourrait atteindre entre 75 et 80 euros dans les années à venir avant de diminuer progressivement grâce à la mise en service de parcs éoliens et photovoltaïques de dernières générations.
Ainsi, bien que le prix de l’électricité en France risque d’augmenter avec l’entrée en vigueur de la nouvelle régulation européenne, il devrait néanmoins rester raisonnable. Les consommateurs français auront ainsi une meilleure visibilité sur les coûts réels liés à leur propre consommation d’énergie, tout en profitant des mécanismes mis en place pour limiter l’impact de ces changements sur leur facture.
Un exercice délicat pour les producteurs et les autorités
Dans un cadre CFD (Contract for Difference), un prix d’exercice par mégawattheure est fixé. Ainsi, lorsque les prix de gros de l’électricité augmentent, les producteurs reçoivent une compensation de l’Etat correspondant à la différence entre le prix d’exercice et le prix du marché. Cette compensation pourrait ensuite être redistribuée aux consommateurs pour atténuer l’impact sur leur facture.
A l’inverse, lorsque les prix de gros de l’électricité baissent, les producteurs sont également compensés par l’Etat via un versement couvrant la différence entre ces prix et le prix d’exercice. L’objectif étant que les consommateurs paient un prix le plus proche possible du coût de production réel.
Ce coût fait actuellement l’objet de vifs débats entre le gouvernement français et EDF (Electricité de France). Les discussions visent à trouver un niveau reflétant la réalité des coûts tout en étant acceptable pour toutes les parties concernées, notamment l’Elysée, la Commission européenne, EDF et les industriels.