Le manteau de poussière émis par l’effondrement était perceptible depuis divers endroits de la vallée. Du mercredi 23 août, un affaissement, voire un effondrement, de grande envergure s’est produit sur le flanc nord de l’Aiguille du Midi juste avant 11 heures du matin, entre l’Éperon Frendo et la Voie Mallory. Un vacarme assourdissant et une fumée dense se sont échappés de cette paroi légendaire qui semble s’affaiblir de plus en plus avec les températures caniculaires relevées dans la région du Mont-Blanc, même à haute altitude.
Fort heureusement, il n’y avait apparemment personne sur le passage de cet effondrement, une réalité que les randonneurs stationnés au Plan de l’Aiguille ont pu constater de leurs propres yeux.
Le Peloton de Gendarmerie de Haute Montagne de Chamonix (PGHM) n’a pas été mobilisé pour des opérations de secours dans la zone. En revanche, l’unité s’est déportée l’après-midi vers une autre paroi nord mythique, les Grandes Jorasses, où des grimpeurs ont vu leur corde coupée nette par une chute de roches.
En raison des conditions dangereuses rencontrées en haute montagne cette semaine, il est vivement conseillé aux alpinistes de faire preuve d’une extrême prudence et d’éviter les courses les plus à risque.
Quand le permafrost fond, le terrain s’écroule
C’est le dernier des événements malheureux à s’être produit ces dernières jours dans les sommets. Seulement cinq jours auparavant, 10 000 mètres cubes de roches s’était déjà effondrés au Nord de l’Aiguille du Midi.
La récente fonte du permafrost, associée à des températures extrêmes, parfois records, en montagne durant ces deux dernières semaines, est pointée du doigt. Ludovic Ravanel avait évoqué dans une interview pour Futura il y a quelque temps, que des vagues de chaleur inhabituelles en altitude pourraient déclencher non seulement l’effondrement d’un glacier, mais également des avalanches rocheuses. La cause ? La glace en fusion n’assure plus la fixation des rochers. Il alerte sur une augmentation de ces phénomènes : « Le permafrost se détériore et s’échauffe. Nous assisterons à davantage d’éboulements, plus volumineux, ayant un impact croissant sur les vallées. Le danger est accentué par une combinaison de facteurs climatiques et de vulnérabilité, cette dernière étant amplifiée par une urbanisation en montagne en rapide expansion, ce qui augmente les risques de catastrophes.«