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Depuis sa création en janvier 2021, le groupe automobile français Stellantis a réalisé un bilan exceptionnel pour l’exercice 2022. Avec un bénéfice net de 16,8 milliards d’euros, une hausse de 26 % par rapport à 2021 et une marge opérationnelle atteignant les 13 %, le groupe pulvérise ses objectifs. Et ce n’est pas tout ! Les actionnaires recevront 4,2 milliards d’euros de dividendes et le personnel sera récompensé, grâce à 2 milliards d’euros distribués, dont 200 millions supplémentaires par rapport à l’année précédente. Comment est-il possible qu’un tel résultat ait vu le jour ? Pour y arriver, Stellantis a mis en place une stratégie disciplinée, qui agit sur trois niveaux profonds.
Une chasse aux coûts rigoureuse
Lorsqu’elle a vu le jour en 2021, la fusion entre PSA et Fiat Chrysler visait, à terme, une marge opérationnelle de 5,5 % à 7,5 %. Pourtant, au premier exercice du groupe, cette marge se trouve être déjà 11,8 %, et toujours plus élevée pour l’exercice 2022. Comment Stellantis a-t-elle pu obtenir un tel résultat ? La principale mesure choisie fut une politique axée sur la réduction des coûts. Celle-ci prend la forme d’une impitoyable « chasse aux coûts », qui se caractérise par une exigence de productivité et un transfert de technologies entre les différentes marques. De plus, le patron Carlos Tavares impose de manière stricte un contrôle permanent de l’efficacité opérationnelle, aidé par les outils digitaux.
Le plan stratégique de 2022
En mars 2022, Carlos Tavares dévoile son plan stratégique pour les années à venir. Celui-ci s’articule autour de quatre piliers : le développement durable, l’accès aux marchés, la modernisation technologique et la concentration des activités. Il prône notamment le déploiement de 14 modèles 100 % électriques d’ici 2025, ainsi que celui de 30 modèles hybrides rechargeables en 2023. Cependant, les ambitions de Stellantis ne s’arrêtent pas là. Le groupe souhaite s’imposer comme leader mondial des services automobiles, ce qui implique une amélioration continue de tous les produits et de la satisfaction client. Enfin, le dernier pilier consiste à diversifier les canaux de distribution, notamment en construisant des concessions directes dans les zones où il n’y en a pas encore.
Redistribution des richesses inégales
Dû à la pandémie et à la crise économique, Stellantis devra gérer les retombées financières de manière intelligente. Ainsi, le groupe offre aux 44 000 salariés français une prime d’intéressement comprise entre 3 882 euros et 6 190 euros brut (2,4 mois de salaire minimum). Une redistribution des richesses qui a suscité certaines controverses, notamment en ce qui concerne la rémunération jugée excessive du directeur général, Carlos Tavares.
Quid de Renault ?
Malgré son redressement financier et malgré sa volonté de limiter ses pertes à 338 millions d’euros pour l’exercice 2022, Renault connaît une situation complexe. En effet, son désengagement forcé en Russie, via la revente de sa filiale AvtoVAZ-Lada, lui a couté 2,3 milliards d’euros, et de quoi impacter ses actions futures. Mais en tant que constructeur automobile, la marque au losange peut compter sur son focus sur les modèles haut de gamme, combinant électricité et hybridation.
Une amazone allemande et des ambitions mondiales
Afin de dynamiser son expansion internationale, Stellantis tente un partenariat avec Amazon, le géant du commerce en ligne. L’objectif est de digitaliser et fluidifier le processus de vente, afin de proposer des services adaptés aux clients. Début juin 2023, le groupe allemand fait part de sa collaboration avec Stellantis, et promet de moderniser le flux logistique des véhicules nuisibles. Par ailleurs, Stellantis veut devenir le leader mondial de l’industrie automobile. Pour cela, le groupe doit faire face à la forte concurrence des grands constructeurs internationaux, notamment Toyota et Volkswagen, qui comptent respectivement 10,5 % et 12,6 % du marché mondial et dont la domination semble inéluctable. Toutefois, l’alliance de Stellantis avec Amazon lui donne l’opportunité de contester le monopole des groupes japonais et allemands et de se positionner en tant que challenger sur le marché mondial. Stellantis confirme sa bonne santé financière en enregistrant un bénéfice record de 16,8 milliards d’euros, et ce, pour la deuxième année consécutive. Le groupe met en œuvre une discipline de fer, ainsi qu’un plan stratégique basé sur quatre piliers, afin de réduire ses coûts et de développer ses activités. De plus, il effectue un partenariat avec Amazon pour optimiser le flux logistique. Malgré des redistributions des richesses inégales, le groupe estime avoir atteint l’objectif de ses dirigeants, et affronter dorénavant la concurrence internationale.