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La Caisse Nationale d’Allocations Familiales (CNAF) a mis en lumière cette pénurie à travers une enquête publiée en juillet. Selon les résultats de l’enquête, 48,6 % des 8000 centres qui s’y sont prêtés déclarent une pénurie de personnel auprès des enfants. 8908 postes auprès de ces âmes innocentes sont restants sans professionnels à la date du premier avril de cette année. Faut-il s’inquiéter d’une telle pénurie ? La réponse est bien évidemment oui, et vous comprendrez très vite pourquoi.
À quoi est due cette pénurie de personnel dans le secteur de la petite enfance ?
Il faut reconnaître aujourd’hui que le secteur de la petite enfance ne se porte pas bien en France. Si un tel nombre (8908) de postes vacants ou non remplacés est constaté, c’est parce que ces professionnels en ont marre du système. Leur salaire est faible et ne leur permet pas de vivre décemment.
De plus, aucune augmentation ne se profile à l’horizon. Or, pour intégrer le secteur, il faut des qualifications. Cela amène certains à se désister. Ceux qui font l’effort de rester se retrouvent pratiquement seuls à faire le travail de plus d’une personne.
Ils sont donc surchargés. Les conditions de travail se dégradant, une bonne partie dépose encore la clé des champs. Cela est évident puisqu’ils sont épuisés et découragés. Mais, ce n’est pas tout ! Le gouvernement ne semble pas faire des efforts pour reconnaître leur mérite.
Des décisions gouvernementales qui pourraient aggraver la situation
Selon un arrêté publié le 4 août dernier dans le Journal Officiel, à compter du 31 août, pour limiter un tant soit peu la crise, le gouvernement entend embaucher des professionnels qui n’ont reçu aucune formation et ne détiennent aucun diplôme dans le secteur médico-social ou éducatif. Il prendra juste en compte, leurs formations passées, leurs précédentes expériences auprès des enfants et leur motivation à travailler dans un tel cadre.
Cela sonne comme un affront pour les professionnels qui ont suivi le parcours normal et ont les compétences requises. Ceux qui ne peuvent le supporter quittent aussi le système. Vous savez maintenant à quoi est due cette pénurie qui ronge le secteur de la petite enfance.
Quelques conséquences de cette pénurie
Cette pénurie et les mesures qui sont en train d’être prises ne sont pas sans conséquences. Un personnel en sous-effectif ne peut jamais donner le meilleur de lui-même. Ils se pourrait donc que vous constatiez un certain relâchement dans le traitement accordé aux enfants dans les crèches à présent.
Étant surchargés par le travail, certains professionnels maltraitent les enfants. Parfois, c’est la mort qui s’en suit. Vous n’avez certainement pas oublié la tragédie du 22 juin 2022 dans laquelle une fillette de moins de 12 mois est décédée dans une crèche à Lyon.
L’auxiliaire qui était responsable d’elle n’a pas supporté ses pleurs et lui a fait ingérer un produit toxique. Des cas de maltraitances sont aussi signalés dans d’autres crèches de l’Hexagone. Désormais, les parents qui arrivent à obtenir une place dans une crèche ne pourront manquer de s’inquiéter.
Ils se demanderont continuellement l’accueil qui est réservé à leurs enfants. C’est parti pour des journées de doute, d’angoisse et de stress. Ils passeront aussi leur journée à contacter l’établissement pour voir si leur enfant se porte toujours bien. Tout cela est d’autant plus vrai qu’à compter du 31 août, les personnes sans formation et sans expérience intégreront le système.
Les parents qui ne voudraient pas envoyer leurs progénitures dans de tels établissements seront obligés de chercher une nounou pour payer des milliers d’euros. L’autre alternative est de les confier à un membre de la famille qui voudrait bien s’en occuper en leur absence.
Au pire, l’un des parent devra renoncer à son emploi. Ce sont les femmes qui endossent souvent cette responsabilité. Tout cela est source d’inquiétude. Pour finir, il faut aussi penser au personnel qui fait tous ses efforts pour préserver la réputation de leur établissement. Ils sont acculés et personne ne devrait vivre ainsi. Pour stopper l’hémorragie, il va falloir former plus de monde et revaloriser les salaires.